Mécomptes publics

François Ecalle : “Le redressement budgétaire ne s’opérera que sous la contrainte externe”

Dans son autobiographie professionnelle, l’animateur du site Fipeco fait montre d’une inégalable expérience des finances publiques, ce qui donne tout son poids à son pronostic d’une crise future

François Ecalle : “Le redressement budgétaire ne s’opérera que sous la contrainte externe” François Ecalle, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, animateur du site FIPECO - © FPA Odile Jacob

Les lecteurs du ‘nouvel Economiste’ apprécient depuis dix ans François Ecalle et ses chroniques consacrées aux finances publiques du pays, écrites d’une plume limpide et accrocheuse. Un domaine ardu et labyrinthique s’il en est, qu’il rend ainsi accessible. Ils en sauront plus sur lui en lisant son dernier livre ‘Mécomptes publics’, véritable autobiographie professionnelle éclairante sur le travail d’un haut fonctionnaire, énarque, à travers un parcours d’excellence qui l’a mené du ministère de l’Économie à la Cour des comptes. Plusieurs décennies jalonnées de notes, de rapports et de missions de contrôle et d’inspection, une activité dont il ne s’est jamais lassé. “J’ai un goût certain pour la recherche des causes des dysfonctionnements, c’est sans doute lié à ma formation d’ingénieur” explique-t-il avec la modestie qui le caractérise. Les différents chapitres du livre nous transportent de Bercy à la rue Cambon et permettent de cerner sa méthode, celle de l’inspecteur Colombo : investir le terrain par l’humain et par les chiffres, se mettre à leur écoute, comprendre les tenants et les aboutissants pour mieux dénouer l’enquête, et enfin “piquer” sur les responsabilités.

Avec François Ecalle, on est loin du technocrate arrogant ou du bureaucrate tatillon. Son sujet de prédilection, ce sont les finances publiques, sur lequel il s’est taillé dans les médias une réputation d’expert incontournable. Régulièrement auditionné au Parlement, il a même été consulté par Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, afin de connaître son plan pour redresser les comptes publics, une forme de consécration pour celui qui n’a jamais fait de “cabinet” durant sa carrière.

Aujourd’hui dégagé de ses obligations professionnelles, François Ecalle reste plus que jamais sur le pont grâce à son site Fipeco au succès grandissant. Et s’il s’amuse à endosser la tunique de “l’évêque in partibus envoyé par la curie des comptes de la rue Cambon pour entretenir la foi budgétaire dans les contrées des insoumis” (voir ci-dessous son discours à la Légion d’honneur), c’est pour mieux faire passer sa grande inquiétude sur l’état des finances publiques du pays.


Propos recueillis par Philippe Plassart

Votre parcours professionnel raconté dans le livre est jalonné de notes et de rapports ainsi que de rencontres au sein de l’administration ou d’entreprises publiques. Qu’est ce qui a guidé votre cheminement de haut fonctionnaire et quel regard portez-vous sur ce milieu parfois qualifié de “technocratique” ?

Lycéen, j’étais déjà intéressé par la politique économique. Après être passé par Centrale, j’ai fait l’ENA en ayant l’envie d’intégrer le ministère de l’Économie, ce que j’ai réussi à faire. J’avais aussi en vue la Cour des comptes pour notamment sa dimension grand corps. J’ai un goût certain pour rechercher les causes des dysfonctionnements – sans doute mon côté ingénieur. Mon travail d’auditeur à la Cour m’a pleinement satisfait à cet égard. Concernant les hauts fonctionnaires, j’ai pu constater durant ma carrière que certains travaillent beaucoup et très bien en étant plutôt mal payés, tandis que d’autres ne font pas grand-chose, plutôt mal en étant trop payés.

“La pensée économique à Bercy est multiple. Cette richesse interne est, hélas, mal connue car les experts n’ont pas la possibilité de s’exprimer à l’extérieur”

Or les gestionnaires de l’administration n’ont pas la carotte et le bâton qui permettraient de récompenser les uns et de sanctionner les autres. Ce que j’ai pu observer aussi c’est que bien qu’animés de l’intérêt général, ils confondent souvent l’intérêt général avec l’intérêt de l’administration pour laquelle ils travaillent. Résultat : quand on leur dit que l’on va changer la mission de leur administration (que ce soit un service, un ministère, une entreprise publique), ils renâclent. Une telle vision un peu étriquée de l’intérêt général est assurément un frein au changement. Pour ce qui est plus spécifiquement du ministère de l’Économie, j’ai toujours été impressionné par les capacités intellectuelles, notamment d’analyse, de ses cadres supérieurs. La pensée économique unique ne règne pas du tout à Bercy, bien au contraire, elle est multiple. J’ai fait mienne la définition du bon économiste énoncée par Philippe Nasse, un ancien directeur de la prévision, selon laquelle il doit être “keynésien à court terme et classique à long terme”. Dans les services, les experts discutent beaucoup entre eux en confrontant leurs idées. Cette richesse interne est, hélas, mal connue car ils n’ont pas la possibilité de s’exprimer à l’extérieur.

En 1994, alors à la Direction de la prévision du ministère de l’Économie, vous avez rédigé une note pour un “bouclier sanitaire” visant à instaurer un reste à charge de l’assurance-maladie équitable en pourcentage du revenu. Projet jamais adopté mais pour autant jamais complètement abandonné, puisqu’on en reparle à nouveau aujourd’hui trente ans plus tard. Que cela vous inspire-t-il ?

Dans un premier temps, je me suis dit que ma proposition était sans doute trop originale pour être retenue. Je suis tout de même revenu à la charge en peaufinant, et l’idée a été mise sur la place publique en 2007, notamment par Martin Hirsch qui l’avait reprise. Sans plus de succès. Comme toujours lorsque l’on essaie de faire des réformes, il y a des perdants potentiels qui se font connaître, et dans le cas d’espèce, ce furent les complémentaires santé, le président de la Mutualité française qualifiant le projet d’“absurde”.

“La mécanique du “bouclier sanitaire” n’est pas facile à comprendre. C’est pourtant un système beaucoup plus simple et plus juste que le système de remboursement actuel”

En fait, il avait très bien compris que l’on allait toucher à son marché, d’où son opposition. En même temps, la mécanique du “bouclier sanitaire” n’est pas facile à comprendre, en particulier pour les politiques – je le reconnais volontiers. En outre, le reste à charge calculé en pourcentage du revenu peut être assimilé à tort à un impôt supplémentaire, ce qui a suscité un rejet instinctif dans les rangs de la droite à l’Assemblée nationale. C’est pourtant un système beaucoup plus simple et plus juste que le système de remboursement actuel. Le projet a ses vertus, c’est sans doute pour cela qu’il n’a jamais été complètement abandonné et que l’on en reparle encore aujourd’hui. Mais c’est une réforme d’ampleur à soumettre dans une campagne présidentielle. Je ne désespère pas. Sisyphe, en roulant sa pierre, reste heureux…

Banque de France, Port de Marseille ou encore tunnel de Fréjus… Vous avez soulevé beaucoup de “lièvres” lors de vos nombreuses missions d’inspection et de contrôle, ce qui vous vaut le surnom d’“inspecteur Colombo”. Une démarche que vous appliquez aussi à l’analyse des finances publiques, votre grand sujet de prédilection. Quel est le secret de votre méthode ?

À la Cour des comptes, les rapporteurs ont la mauvaise habitude lors de leurs enquêtes d’envoyer des questionnaires à rallonge de vingt, voire trente questions. Cela appelle des réponses souvent fastidieuses car en général rédigées en langue de bois, après avoir été soumises à la validation de tous les niveaux hiérarchiques internes à l’organisation. Ce processus chronophage n’apporte au final pas grand-chose. Je procédais pour ma part différemment.

“Concernant mon expertise sur les questions des finances publiques, mon avantage comparatif tient à ma grande expérience de plus de trente années sur ces sujets”

J’allais voir directement les personnes concernées sans leur envoyer de questionnaire pour qu’elles s’expliquent de vive voix, je réclamais les documents dont je savais qu’ils existaient (par exemple, procès-verbaux de conseil d’administration, de comité d’audit). Et à partir de là, en “tirant la pelote”, je repérais les dossiers importants. Ce qui m’a permis en effet de mettre à jour un certain nombre de “perles”. Concernant mon expertise sur les questions des finances publiques, mon avantage comparatif tient à ma grande expérience de plus de trente années sur ces sujets. Cette expérience permet de me repérer dans le maquis des données en sachant où se trouve l’information réellement pertinente. De même, je peux traiter plus aisément des problématiques d’apparence ardues, m’étant déjà confrontées à elles par le passé. Sans que cela ne me lasse d’aucune façon. Sitôt nommé sous-directeur finances publiques en 1993 au ministère de l’Économie, j’ai vite compris que ce domaine était le sujet crucial en matière de politique économique et cela pour longtemps. Et sur ce point, la suite des évènements ne m’a pas démenti

Vous avez pu observer de très près, de par vos fonctions, la dégradation continuelle des finances publiques du pays. Comment expliquez-vous ce qui est devenu une “exception française”, et à qui en imputer au premier chef la responsabilité ?

À la base, il y a un problème culturel très profond et très ancien qui renvoie, en citant Tocqueville, à l’Ancien régime. Déjà à cette époque, les Français demandaient au roi plus d’aides et de protection en voulant payer moins d’impôts ! La France est un pays hyper-jacobin dans lequel la population demande à l’État de régler tous ses problèmes, ce qui ne peut passer que par des dépenses publiques ou par des normes. Face à ces dépenses, on accroît la pression fiscale mais comme personne n’aime pas payer les impôts, les autorités les baissent, ce qui crée du déficit et ainsi de suite. Il y a d’autre part depuis une quinzaine d’années (grosso modo depuis la crise de 2008) une inquiétude dans la population sur la dégradation de l’état des finances publiques du pays, mais aucun consensus dans la population et dans l’échiquier politique sur les solutions. Il faut ici pointer une responsabilité globale des économistes français qui, sur ces questions, ne se sont pas montrés très sages. Jusqu’à une période très récente, une moitié d’entre eux au moins, d’obédience keynésienne, expliquaient que la dette publique n’était pas un problème. Ou bien s’ils admettaient la nécessite de reprendre le contrôle du déficit, ils argumentaient que ce n’était pas le moment. Sans compter les économistes “anticapitalistes” et “anti-économie de marché” qui voient dans ces évolutions les prémices de la “révolution”. De l’autre côté du spectre des économistes, il y en a un certain nombre qui expliquent qu’il faut baisser les impôts pour “libérer l’économie” et que cette opération s’autofinancera par le regain d’activité induit. Des expériences de ce type ont tenté plusieurs fois mais force est de constater que l’enchaînement vertueux promis ne s’est pas réalisé. Sous la présidence Macron, les impôts des entreprises ont été allégés, une mesure souhaitable en elle-même, mais sans réduire en même temps les dépenses publiques. D’où la situation budgétaire dégradée dans laquelle nous nous retrouvons aujourd’hui.

Dette hors de contrôle, menace d’une crise financière : jamais vous n’avez exprimé autant d’inquiétude publiquement (notamment dans vos chroniques du ‘nouvel Economiste’). Sommes-nous cette fois arrivés au bout d’un système ?

Premier point, le nécessaire “quoi qu’il en coûte” instauré pendant le covid a instillé l’idée que les milliards d’euros pouvaient couler à flots, il suffisait de les demander. Et nous ne sommes pas totalement sortis de cet état d’esprit. Deuxièmement, la situation des comptes publics après la crise sanitaire a été très difficilement rétablie. La France est le deuxième pays dont la dette a le plus progressé dans l’Union européenne. Enfin la situation politique et sociale est marquée par l’absence totale de consensus sur les mesures à prendre.

“La Banque centrale européenne pourra nous soutenir mais uniquement en contrepartie de mesures qui pourront être très douloureuses”

L’Assemblée nationale actuelle est incapable de voter la moindre mesure de redressement significative : c’est la paralysie. Ma conviction est qu’on n’arrive pas à redresser la barre et à reprendre le contrôle de la dette – il faut faire 120 milliards d’euros d’économies étalées sur plusieurs années rien que pour stabiliser la dette en pourcentage du PIB ! Résultat : la dégradation va se poursuivre jusqu’au jour où les créanciers vont commencer à s’inquiéter, entraînant la remontée des taux d’intérêt. Tout dépendra alors de ce que fera la Banque centrale européenne. Elle pourra nous soutenir mais uniquement en contrepartie de mesures qui pourront être très douloureuses, comme elle l’a fait en 2011-2012 avec le Portugal, l’Espagne, la Grèce et l’Italie. C’est hélas, je le crains, ce qui attend la France. Un redressement budgétaire réalisé sous la contrainte externe n’est en réalité pas très original. Je cite souvent l’exemple de la Suède qui est parvenue à diminuer ses dépenses publiques de 10 points de PIB dans les années 90 après avoir connu une crise financière extrêmement grave.

En 2015, vous vous mettez en disponibilité de la Cour des comptes pour créer sur vos propres ressources l’association Finances publiques et économie (Fipeco). Pourquoi avoir fait cette démarche ? Qu’y avez-vous gagné ?

J’y ai gagné en termes de liberté de parole, n’étant plus payé par la Cour. J’y ai gagné aussi du temps. Je suis l’unique contributeur du site Fipeco – c’est un quasi-plein-temps – et la vingtaine de membres de l’association, tous d’éminents spécialistes du thème, ne joue que le rôle d’un comité de lecture. Aujourd’hui, c’est certain, je pèse beaucoup plus lourd en termes d’influence que lorsque j’étais dans l’administration. La notoriété n’est venue que progressivement mais aujourd’hui, médias et politiques me sollicitent. Fipeco est devenu une marque. Depuis le début de l’année, j’ai été auditionné dans le cadre de trois missions d’enquêtes parlementaires ; et je ne m’en plains pas !


Extrait – Mécomptes publics – François Ecalle (Ed Odile Jacob)

(…)

Mécomptes publicsÉpilogue
Le 26 avril 2024, François Monier m’a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur et nous avons fêté en même temps avec Marielle nos quarante ans de mariage sur une péniche à quai au pied du pont des Arts. J’ai à cette occasion prononcé le discours parodique suivant.

Quand la Cour des comptes se réunit en audience solennelle, en son palais de la rue Cambon, il est d’usage que le Procureur général près la Cour prononce un éloge des magistrats partis en retraite ou décédés. Il a ainsi fait mon éloge en février dernier et m’a qualifié à cette occasion de rapporteur général de la Cour des comptes in partibus. Cette expression latine mérite quelques explications pour ceux qui ne connaissent pas bien l’histoire de l’Église.

Au début du VIIe siècle, l’Afrique du Nord était largement christianisée et comportait de nombreux diocèses où le pape nommait des évêques. Au cours du VIIe siècle, ces régions ont été envahies par les armées des califes et les populations y ont été converties à l’islam. Les papes ont néanmoins continué à y nommer des évêques “in partibus infidelium”, ce qui veut dire “dans les contrées des infidèles”. Les siècles passant, ces évêques in partibus sont le plus souvent restés à Rome pour y exercer des fonctions administratives.

Mais je pense que le Procureur général faisait référence aux origines de cette expression et que je peux aujourd’hui me présenter devant vous comme un évêque in partibus envoyé par la curie des comptes de la rue Cambon pour entretenir la foi budgétaire dans les contrées des insoumis en y portant fièrement la croix des chevaliers de la Légion d’honneur.

Je n’oublie pas que j’ai reçu le baptême budgétaire en l’église orthodoxe de la rue de Bercy, seule détentrice de la pensée unique, et que j’ai partagé la vie de ses économistes prophètes dont François Monier fut le patriarche. Je lui dois de m’avoir ordonné sous-patriarche.

Je prie donc toujours pour la réunion œcuménique de nos Églises séparées. Je salue d’ailleurs la présence ici de la mère supérieure du couvent des moines budgétaires, du grand maître de l’ordre des statisticiens prophètes, d’un patriarche auxiliaire des protecteurs du divin Trésor et d’éminents prélats de l’Église de la rue Cambon.

Un grand quotidien qui se veut l’héritier de Beaumarchais m’a récemment comparé à Maître Eckhart, théologien réputé mais légèrement hérétique du XIVe siècle. Les évêques in partibus sont en effet loin de Rome et leur proximité avec les insoumis les fait parfois sortir des sentiers budgétaires canoniques. Je confesse parfois prétendre que notre génération ne connaîtra peut-être pas l’apocalypse budgétaire, la grande crise des finances publiques, mais je rappelle souvent les paroles de saint Matthieu : “Veillez donc, puisque vous ne savez ni le jour ni l’heure.”

La défunte cheffe de l’Église anglicane, paix à l’âme d’Elizabeth, a d’ailleurs nommé il y a presque deux ans une Première ministre qui ne e doutait certainement pas que les gnomes de Zurich l’obligeraient à démissionner quelques jours plus tard.

Les immondes diables financiers qui osent prêter avec intérêt à notre généreux souverain, en contradiction avec les lois de l’Église, ne sont pas loin. Ce soir même, des officines iconoclastes pourraient dégrader l’image du Trésor royal et leur envoyer une note maléfique.

Nous ne pouvons pas compter éternellement sur la bienveillante protection de la sainte impératrice romaine germanique, dont le trône est à Francfort, la reine Christine. Je salue la présence ici du représentant de son grand électeur de Francie occidentale. Qu’il intercède pour nous, pauvres pêcheurs, auprès de la reine Christine.

Car, comme le disent les pères jésuites, l’équilibre budgétaire est un idéal que nous donne la sainte Église de la rue Cambon, mais la chair est faible et les tentations budgétaires sont puissantes, surtout dans notre pays où le peuple implore incessamment notre bon roi de guérir tous ses maux. Comme l’écrivait Tocqueville à propos de l’Ancien Régime, “le gouvernement ayant pris la place de la Providence, il est naturel que chacun l’invoque dans ses nécessités particulières”.

Il faut donc pardonner aux princes qui ne respectent pas les saintes règles budgétaires mais leur repentance doit être budgétairement sincère et ils doivent vraiment faire pénitence en réduisant les dépenses budgétaires et en s’abstenant d’augmenter la taille et la gabelle.

Au VIIe siècle, les ecclésiastiques étaient mariés et avaient des enfants. Je me suis ainsi marié il y a quarante ans, avec Marielle, alors que je sortais du séminaire national d’administration, dans une promotion qui avait osé se donner le nom d’une diablesse, Louise Michel. Pendant que mes camarades séminaristes examinaient les mérites des différents temples où ils pourraient ensuite officier, nous nous sommes envolés avec Marielle vers une plage du paradis aux confins des terres du Grand Khan, que Marco Polo avait sans doute connue, mais que les bergers des grands troupeaux touristiques n’avaient pas encore redécouverte.

Cette lune de miel a malheureusement été trop courte car je devais revenir pour signer mon engagement chez les prophètes de Bercy, et j’implore de nouveau le pardon de Marielle. Elle a toujours été pour moi un soutien indéfectible et je veux ici l’en remercier du fond du cœur. Je veux aussi remercier nos enfants Aurélien, Delphine, Guillaume et Thomas de m’avoir toujours soutenu et leur demander pardon pour n’avoir certainement pas été suffisamment présent à leur côté.

Dans son éloge, le Procureur général près la Cour des comptes observait que ma passion des finances publiques faisait mentir Victor Hugo disant dans un vers célèbre de la “Tristesse d’Olympio” que toutes les passions s’éloignent avec l’âge. En effet, comme les immortels qui siègent de l’autre côté du quai de Conti, je ne compte pas m’arrêter et mettre fin à ma mission d’évêque in partibus de l’église de la rue Cambon.

Réutiliser cet article
Cet article est une œuvre protégée. Son utilisation donne lieu à des droits d’exploitation et de rediffusion interne et externe. Nous consulter.

L'article ne possède pas encore de commentaires !